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artiste peintre à Dijon

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Sa technique

La technique utilisée

Georges Martinez possède un rituel rôdé, affiné par les années d'essai et d'expérience. Il peint la plupart de ses toiles et monotypes d'après ses dessins préalables. Il met souvent en oeuvre des procédés pour concrétiser ses jeux de lumière et puise ses idées dans ce qui l'entoure.

Les toiles

ll commence déjà par peindre le fond d'un ton neutre selon le résultat souhaité, souvent en ocre-rouge. Il s'y adonne avec une large brosse par grands passages d'une peinture maigre et très diluée. Il sèche presque toujours la toile avec un chiffon pour enlever la matière et obtenir le résultat d'une toile lissée et colorée. Il laisse quelquefois sécher la toile naturellement. Il peint alors le dessin, les contours sont esquissés au pinceau.

Il commence toujours par les zones sombres et termine par le principal : les touches de lumière. Ce sont elles qui font que le tableau est réussi ou non. Ce sont des touches très grasses, avec beaucoup de matière et plus épaisses que les autres.

Enfin arrive la reprise générale du tableau. Il s'agit des glacis et les fondus : les couches intermédiaires sont "ramenées". Par exemple, le ciel est ramené vers la terre par transparence et superposition. Les glacis constituent une des originalité du peintre. La dernière griffe est la signature. Des mois après, il passe ses toiles à la brosse d'un vernis satiné.

Les monotypes

Les monotypes exigent une technique très difficile et un grand savoir-faire. L'artiste lui-même dit n'avoir jamais vu de monotypes ailleurs que dans son atelier et celui de son ami Guy Chambret qui lui en a "enseigné" les prémices. Ils sont donc très rares !

Il s'agit d'une peinture à l'huile sur une plaque de verre. La plaque est transposée par pression manuelle sur une feuille blanche ou de couleur en un ou deux tirages. La peinture utilisée est très épaisse et non diluée. Les couleurs sont posées côte à côte et non juxtaposées, non superposées. Les couleurs sont choisies en fonction de la couleur de la feuille d'impression finale. Les espaces blancs (le non-peint) sont très importants et comptent autant que la couleur, comme pour les aquarelles. Ils évitent en effet qu'en s'écrasant lors de l'impression, les couches de couleurs ne se mélangent.

Les monotypes sont des oeuvres spontanées, très colorées, enlevées, généreuses (dans le geste) et sans retouche. Il faut être rapide car la contrainte du temps est importante : deux heures maximum ; mais également très technique, réussir à voir mentalement le résultat pour doser savamment les espaces entre les couleurs. Il faut aussi savoir peindre à l'envers !

Les dessins

Le dessin est primordial pour Georges Martinez. On le voit parfois partir dans la campagne avec ses mines de plomb ou de roseau, feuilles et tabouret. Il regarde le paysage attentivement, lit et sélectionne au travers d'un cadre, constitué de ses mains, les parties qui l'intéresse. Quelques traits nets, biens choisis et la magie apparaît. Un paysage esquissé et fidèle naît des doigts de l'artiste. Les détails sont presque oubliés, suggérés. Il dessine souvent à partir d'un modèle, aussi pour les femmes et natures mortes. Ses croquis servent de base la plupart du temps pour la réalisation de ses toiles.

 

Le Style Georges Martinez

Le style de l'artiste est en permanente évolution. Dans ses débuts, il traduit à sa manière la nature bourguignonne, proche et inaccessible. Poésie et douceur marquent toutes ses toiles. Il n'est ni réaliste ni impressionniste mais un peu des deux à la fois. Souvent qualifié de romantique, une luminosité venue d'on ne sait où anime chaque oeuvre, sans frontières entre l'abstrait et le figuratif. C'est "comme dans un rêve", il règne un désordre harmonieux mêlé de pudeur et de sensibilité. Les élément sont en équilibre parfait entre la paix et le chaos. Il suggère plus qu'il ne peint et est souvent comparé à un poète. Il se fait remarquer dès ses premières expositions.

Selon son ami journaliste Etienne Oswald en 1977 : « Une fois en présence du croquis, il dénude. Il abandonne tout pour ne garder que les lignes principales. Des lignes fuyantes, sans arrêtes. Toutes en douceur. [...] Georges Martinez invente ensuite les couleurs. Pas question de garder les couleurs comme il a pu les voir. Le visible est gommé au profit d'un certain imaginaire. [...] Chez lui, les couleurs complémentaires s'ajustent. Ce n'est plus du hasard. Tout juste de la fantaisie. »

Ou Jean-Luc Piétriga : « point de lumière mais plutôt une luminosité venue d'on ne sait où qu'il étale comme dans un rêve, et quel rêve ! Tout flotte dans un bain de pureté. »

Les termes de flou, irréel, romantisme, subtilité, intemporel, fluide, poétique, demi-teinte, chaos ordonné... sont souvent utilisés pour qualifier ses oeuvres.

Il commence à peindre des femmes dans une ambiance feutrée en 78, mais elles n'ont pas de visage. Il les enveloppe dans un voile fluide comme dans un poème de Verlaine. Ses toiles sont très nimbées, brumeuses, accentuant l'effet de flou.

Les tons bleus dominent dans la plus grande partie de ses tableaux mais ils ne sont pas dépourvus de chaleur. C'est une peinture libre et audacieuse, le peintre soumet des idées et ne les impose pas, "chacun voit ce qu'il veut".

En 1988 ses villages sont préservés dans une bulle transparente et légère. Il s'intéresse de plus près à la technique du monotype que lui enseigne son ami Guy Chambret. Il a toujours la farouche volonté de retraduire la réalité à travers son imagination, sans déterminer de limites. Il commence à peindre par petites couches successives, éclabousse ses toiles de lumière, à la taille de ses rêves, défiant toute logique.

En 1990, le flou s'estompe. La poésie est toujours présente, mais les espaces s'agrandissent. Georges Martinez est parfois comparé à un impressionniste rêveur. Il exécute ses toiles par touches, peintures qui vivent et vibrent avec harmonie et finesse dans un savant dosage de mi-teintes.

Dans une transparence enveloppée, ses toiles tendres et lumineuses nous font rêver. L'artiste créé un monde de semi-clarté. Les brumes sont filtrées, l'anecdote (le trait) supprimé. La lueur irradiante des heures intemporelles et des temps incertains anime chaque oeuvre. Georges Martinez est alors parfois comparé à Monet.

Puis en 1993, il peint Venise avec une sensibilité bouleversante. Les toiles très colorées sont romantiques, mais modernes. Que se soient paysages ou personnages, toujours sans visage, de nombreux non-dits allègent les tableaux. Il peint par touches plutôt pointillistes une poésie raffinée et éloquente, les murs n'existent plus, Georges Martinez ouvre portes et fenêtres.

De subtils jeux de lumière se retrouvent partout. La verdure et les feuillages printaniers baignent dans la lumière. La vie coule, douce et harmonieuse. Style emprunté d'impressionnisme et de pointillisme, Georges Martinez se distingue notamment par sa technique du glacis et des couleurs transparentes, lien harmonieux des différents éléments de la toile. Plus qu'une technique, presque une signature. Jeux d'ombres, de lumière, dans les tons chauds et mystérieux, teintes vives et optimistes, on passe progressivement de l'impressionnisme à une peinture plus fine et détaillée en 1997.

Il trouve alors une nouvelle manière originale d'interpréter les natures mortes. L'artiste choisit la pomme pour s'exprimer. Un simple fruit, derrière lequel on découvre toutes sortes de symbole de mythes, de légende. La nature morte, filtrée par des rayons de lumière et des couleurs vives, retrouve toute sa vie.
Les monotypes qui étaient déjà beaucoup utilisés pour représenter les paysages, le sont d'autant plus pour ces natures mortes. Mortes ? Plutôt vivantes. Tout est très aérien, les fruits volent, s'entrechoquent, glissent dans des faisceaux de lumières. Peinture énigmatique, on ne sait pas toujours où la toile commence ni où elle finit, où est le dessus, le dessous, l'avant, l'arrière.

La lumière est le fil conducteur de chaque toile, les couleurs sont extraordinaires. Il suffit de regarder ses palettes pour comprendre : lourdes et épaisses elles sont des oeuvres d'art à elles seules.
Dans le début des années 2000 il retourne parfois vers ses débuts, ses villages dans une bulle et les transpose dans son style actuel. Le village se trouve toujours au centre dans une bulle colorée. Mais parfois une rupture entre la vie, la couleur et l'extérieur de la bulle, en noir et blanc. Parfois en rectangle plus clair, plus coloré, interrompt le cercle, mais garde la continuité du paysage.

Georges Martinez est en évolution permanente ; Obsession de jouer avec la lumière et la couleur ; Trouver la teinte parfaite, le glacis idéal. Toujours avec de nouvelles idées, l'artiste intrigue, surprend. Il n'imite personne, même pas la nature qu'il peint si souvent. Il transforme toujours, ajoute du rêve, de la lumière et de la tendresse.